Quelles dates retenir de l’histoire du quartier Saint-André ?
Comme l’a rappelé l’historien Jean-Pierre Chaline lors de la première conférence des jeudis du Bicentenaire, Mont-Saint-Aignan est une ville polycentrique.
Chaque quartier de la commune possède un caractère différent, une identité singulière et, bien sûr, une histoire particulière.
Petite chronologie du quartier Saint-André.
26 avril 1156
C’est de ce jour que date la toute première mention écrite du fief des Cottes, le hameau historique qui deviendra, bien des siècles plus tard, le quartier Saint-André : une bulle du pape Adrien IV confirme la propriété de l’abbaye de Jumièges, qui avait reçu le domaine des Cottes d’un dénommé Wallon. Une seconde bulle, émise le 4 août 1163, précise la localisation de la terre : “In suburbio Rothomagi” (au faubourg de Rouen). Si l’on peut bien sûr supposer une habitation antérieure à cette époque, notamment par l’étymologie de “cottes”, un mot d’origine scandinave qui désigne de petites maisons, ces décrets constituent toutefois l’acte de naissance officiel du hameau.
2 juillet 1860
Un Rouennais, héritier de 4,2 ha de terres de labours dans ce qui est alors un village de campagne de quelques centaines d’habitants, établit ce jour le cahier des charges d’une opération d’envergure : en viabilisant et en lotissant ses terrains, il se propose de créer rien de moins qu’un quartier résidentiel ! Pierre Jules Piquerel, qui n’hésite pas à financer la création de trois rues pour réussir son pari, lance ainsi l’urbanisation du hameau qui voit peu à peu s’installer bourgeois rouennais et classes moyennes de commerçants et d’artisans au milieu des prés et des champs. C’est de cette initiative privée que naît le quartier que nous connaissons aujourd’hui.
21 juillet 1895
L’abbé Victor Morin voit enfin l’aboutissement de son projet : la première pierre de la future église Saint-André est bénie par l’archevêque de Rouen. Comme le curé de la paroisse du Mont- aux-Malades, c’est le développement rapide du vallon qui a rendu cette nouvelle chapelle nécessaire : “Il y a près de trente ans, Monseigneur, les lieux où nous sommes étaient presque déserts […]. Mais, depuis, l’aspect de ce pays s’est transformé et il devenait nécessaire de faciliter l’accomplissement des devoirs religieux des habitants éloignés de leur église.” Placée sous le vocable de Saint-André, c’est elle qui, érigée en église paroissiale en 1922, donne son nom de baptême au quartier. L’abbé Victor Morin, qui avait offert le terrain, sera inhumé selon son souhait au pied du mur sud de son église.
3 octobre 1909
Ce dimanche d’automne, c’est aux cris de Vive la République que résonne le chemin des Cottes. Le maire de Mont-Saint-Aignan, Alexandre Barbier, a accueilli le préfet sous un arc de triomphe, et c’est une véritable procession républicaine qui s’engage vers le tout nouveau groupe scolaire. L’histoire locale rejoint ici l’histoire nationale : suite à la loi de 1905 de séparation des églises et de l’État, les enfants de Saint-André ne peuvent plus, comme auparavant, être inscrits à Rouen. Le premier bâtiment municipal du quartier sera donc une école ! Et en ces temps de lutte pour la laïcité, l’inauguration a des allures de “consécration républicaine”, avec force discours, drapeaux tricolores et chorales patriotiques. On a même, contrairement aux usages, donné un nom à cette école, celui de Marcellin Berthelot, qui incarne toutes les valeurs de l’époque : savant panthéonisé, républicain, rationaliste, anticlérical.
Septembre 2019
Les enfants de l’école maternelle Berthelot feront leur rentrée dans un nouveau bâtiment, totalement repensé pour leur confort et leur apprentissage ! Une nouvelle histoire à écrire…